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Par Philippe Delaroche - publié le 03/04/2012 à 14:50
Derrière le sombre rideau de la crise soufflent de puissants vents porteurs. En achetant l'américain AmerCable, le français Nexans est devenu le n° 1 mondial des câbles pour l'industrie pétrolière et gazière. Bousculé en France, Orange parachève sa campagne d'Egypte en prenant 95 % de l'opérateur Mobinil. Très présent en Chine, le groupe textile breton Beaumanoir se paie le luxe de poursuivre sa croissance à une allure de TGV tout en relocalisant une partie de sa production en Europe. Sous peu, les Américains découvriront les fameux petits pois-carottes surgelés de Bonduelle. Equipementier historique de l'aéronautique française, Latécoère a annoncé fin février qu'il projetait d'implanter une unité industrielle en Amérique du Nord, poursuivant son internationalisation à la faveur de la confiance que, après Airbus, lui témoignent Boeing et le canadien Bombardier. Même esprit de conquête à Aéroports de Paris, qui, ayant remporté la reprise du turc TAV, justifie son rang de n° 3 mondial du secteur. Rares ou abondantes, les opportunités nous rappellent que, sauf au détour d'une innovation, il est vain de chercher de forts gains de croissance parmi ses marchés d'origine quand ils sont au point mort et qu'il faut cependant poursuivre l'amélioration continue de la gestion des coûts et de la qualité, dès lors que souvent très loin, mais parfois aussi juste à l'est de l'Europe, tant de besoins déjà satisfaits sous nos cieux rencontrent une demande en plein essor et, mieux, une demande solvable.
La carte de la demande mondiale est en train d'être redessinéeComment trier parmi les opportunités déclarées ou cachées ? Pour répondre à la question, Fernand Dimidschstein livre cette projection : "D'ici à 2020, près de 60 % de la croissance des revenus des ménages se concentreront dans les économies émergentes." Pour le managing director d'Accenture Management Consulting France & Benelux, nul doute que "la carte de la demande mondiale est en train d'être redessinée", notamment celle des volumes d'exportations, bientôt supérieurs aux échanges entre économies développées. La marche à suivre ? Hiérarchiser les occasions, évaluer le profil des consommateurs et de la concurrence, identifier les groupes de consommateurs qui, quoique appartenant à des aires géographiques différentes, ont des comportements similaires, etc.
Le discernement est une vertu, la sagacité du financement en est une autre. Rappelant que l'essor des groupes français s'est fait par croissance externe, Alfred Galichon et Philippe Tibi, professeurs à l'Ecole polytechnique, pronostiquent un recours accru aux marchés, démentant leur mise en cause dans la crise. Ils ne suffisent pas, en l'état, à financer l'économie française. D'où la nécessité d'inciter à la mobilisation d'une épargne de long terme.
L'ambitieuse croissance externe, c'est bien ce qui caractérise le fantastique développement de GDF Suez, premier électricien indépendant mondial, dont Gérard Mestrallet, son PDG, nous expose la stratégie.
Saisir les opportunités sur les marchés en plein essor
Pour tirer profit de la croissance des pays émergents, les entreprises doivent aussi explorer des marchés plus inattendus.
L'épineuse question du financement
Avec les nouvelles contraintes imposées aux banques par Bâle III, les entreprises auront de plus en plus recours aux marchés pour financer leur développement.
Son PDG, Gérard Mestrallet, mise sur le savoir-faire du géant mondial de l'énergie pour doper son essor dans les marchés émergents.
avec le concours d'Accenture Management Consulting