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Demandez à un industriel ce qui l’embête le plus, et il vous répondra sans coup férir : "Le coût du travail ". Demandez-lui de préciser ce qu’il entend par là et, derrière ce fameux coût du travail, se déversent tous les problèmes qu’il a à gérer au quotidien. Les tracasseries administratives, les charges salariales, les contrôles fiscaux, les difficultés d’application du crédit impôt recherche, les contraintes environnementales comme Reach, les pénuries de compétence… J’en passe.
On pourrait en rire, reprocher aux industriels qu’ils ne savent pas bien cerner leurs maux, qu’ils mélangent tout… Mais ce serait sans doute trop simple, car le malaise des patrons, lui, est réel. Qu’on le veuille ou non, le coût du travail aujourd’hui pour un chef d’entreprise, c’est le réceptacle de tous ses problèmes.
Et que nous dit-il en faisant cet amalgame ? Que la complexité de l’environnement économique dans lequel il évolue devrait être contrebalancée par la simplicité de notre administration. Que les incertitudes liées à son activité devraient être pondérées par la stabilité de son environnement juridique. Que les bâtons qu’on lui met dans les roues pour accéder aux marchés étrangers, il ne devrait pas les affronter dans son propre pays.
Ce que nous disent les patrons finalement, c’est que la compétitivité de leur entreprise passe aussi par celle de l’État. Cela peut paraître étonnant mais la non-performance du service public constitue un véritable coût caché pour l’industrie. Elle pèse sur sa rentabilité.
Et si les patrons se sont mis en colère ces dernières semaines face à des menaces de prélèvements confiscatoires, c’est aussi à cause de cela. Pour dire qu’avant de lever de nouveaux impôts, l’État devrait faire l’effort de se restructurer. À l’heure où Louis Gallois, le commissaire général aux investissements, est en train de boucler son rapport sur la compétitivité, gageons que ce sujet y sera abordé.