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Si le "changement est maintenant", commençons par modifier certaines règles

15/11/2012

15/11/2012 | Patrick Jaulent | Politique économique | Lu 227 fois | aucun commentaire

Les Echos

ACTE 1

LE CERCLE. Le capitalisme, tel qu'il est pratiqué dans les pays riches est la conséquence de deux "brillantes" idées… d’un autre temps : la première idée est liée à la façon dont les entreprises mesurent la création de valeur : le fameux ROE (Return On Equity : Retour sur fonds propres) (1). La seconde idée est celle de la concurrence, qui au fil du temps est devenue une fin en soi.

Ces idées permirent de trouver des solutions efficaces concernant l’allocation des ressources pour un "plus grand bien pour le plus grand nombre". Oui, mais voilà, le monde a changé alors que de nombreux économistes s’accrochent "encore" à ces deux idées.

L’ensemble du système mondial a été mis en échec non seulement par la crise financière, mais surtout par l’emballement du système actuel. C’est ce que les biologistes appellent "l’effet paon".

Les paonnes montrent une certaine préférence pour les paons disposant une longue traîne de plumes ornementales. Pour les paonnes, cela signifie que le mal est en bonne santé et par conséquent, il a bien su se protéger et se nourrir (pensez à une Ferrari, c’est plus facile à imaginer !). L’accouplement, entre la paonne et un tel paon, ne pourra produire qu’une espèce en parfaite santé. Il n’y aurait donc plus de faible paon, mais uniquement des forts (pensez à la Ferrari). Mais après plusieurs générations, le problème des forts est apparu : la queue du paon est devenue trop chère (pensez à la Ferrari). Les théoriciens évolutionnistes disent que ce type espèce succombe à un "suicide biologique". Ce qui s'est passé avec le paon est une aberration : un décalage intéressant dans les processus de sélection naturelle et de sélection sexuelle. Chez les espèces qui demeurent viables à travers des millénaires, ces deux processus de sélection sont alignés. Tout défaut d'alignement provoque, tôt ou tard, la fin de l’espèce !

À n'en point douter, les humains ont la capacité de créer ce défaut d’alignement en faisant des choix qui ne contribueront pas à long terme à la santé des entreprises, par exemple l’obsession du management par le ROE et autres PIB ou PNB pour évaluer la performance d’une entreprise ou d’un état.

En favorisant le ROE, nous créons, à la manière du paon, un décalage entre le processus de sélection naturelle et de sélection sexuelle. Ainsi, le management apprécie la performance de l’entreprise à partir du critère dominant (cf. la longue traîne de plumes du paon), parfaitement défini et mesurable "objectivement" avec les récompenses en conséquence. En termes biologiques, la sélection naturelle est en contradiction avec la sélection sexuelle : l’entreprise et l’environnement dans lesquels elle se réalise. En un mot, le capital de l’entreprise devrait être alloué en fonction de critères plus larges (la longue traîne de plumes ornementales du paon ne devrait être le seul critère pour la paonne – pensez à l’effet Ferrari !)

J’aime particulièrement l’observation de Winston Churchill qui affirmait en son temps : "tout d'abord, nous façonnons nos bâtiments. Par la suite, ils nous façonnent". Cela est particulièrement vrai pour et le PIB (Produit Intérieur Brut) et le PNB (Produit National Brut). Toutefois, cet indicateur est sur le point de changer, au moins pour deux raisons. Tout d'abord, une nouvelle mesure d'infrastructure prend forme, grâce à l’importance de la technologie. Deuxièmement, la population mondiale se soucie moins aujourd’hui des indicateurs financiers (la crise y ait certainement pour beaucoup) et plus d’indicateurs liés à la qualité de la vie.

En 1972, le roi du Bhoutan promulgua que le "Bonheur National Brut (BNB) serait plus important que "Produit National Brut", et par conséquent, que le "bonheur" serait prioritaire par rapport à la "prospérité économique" dans le processus de développement du Bhoutan.

En 2008, le Président Nicolas Sarkozy créa une commission, présidée par deux lauréats du prix Nobel économistes, avec pour objectif de définir les éléments à mesurer en France pour évaluer le bonheur (2).

Aujourd'hui, 41 pays, dont le Royaume-Uni, un bastion du capitalisme à l'américaine, ont lancé des initiatives identiques. Le Legatum Institute, une ONG basée à Londres, a créé un indice "du bonheur" à l’aide de 40 variables, réparties en huit dimensions (3).

En réalité le calcul du BNB commença en 1791 suite aux travaux de l’anglais Jeremy Bentham, qui décrit une philosophie de l'utilité évaluant le bien-fondé d'une action en fonction de combien de fois elle engendre du bonheur.

Les économistes de l’époque adoptèrent une posture mêlant "les besoins et les désirs" (tout un programme : que vais-je pouvoir bien faire de mon argent ?)

Ce travail atteignit son apothéose dans les années 1930, avec la tentative de Paul Samuelson d’expliquer l'économie du "bien" en termes purement mathématiques. Pendant la même période, les économistes Simon Kuznets, aux États-Unis, et Richard Stone, au Royaume-Uni, mirent au point les systèmes de comptabilité nationale à partir desquels le PNB et le PIB furent dérivés. On ne peut dire que ces deux économistes ne furent pas concernés par l'utilité et le bonheur, leur objectif principal était de faciliter la prise de décision dans une économie nationale à travers les crises financières et les guerres.

Dans les années 1940, le PNB fut adopté par le Fonds Monétaire International nouvellement formé et par la Banque Mondiale comme l'indicateur clé de la croissance économique.

Fin de l’acte 1.

(1) http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/finance-marches/finances...

(2) http://www.stiglitz-sen-fitoussi.fr/en/index.htm

(3) http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/p...

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