« Les grandes entreprises sont les plus lourdes à changer que les petites et moyennes entreprises, toujours réactives et agiles »
Cette perception est communément admise.
La réalité est toutefois moins figée, semble-t-il. En tout cas en ce qui concerne la décentralisation des circuits d’information et l’autonomie laissée (un peu) aux groupes de salariés.
La récente enquête consacrée à l’Entreprise 2.0 en France par l’Institut de l’Entreprise 2.0 de la Grenoble School of Management montre en effet que les grandes entreprises tendent à se convertir plus rapidement que les PME aux nouveaux outils de communication digitale, au sein de l’organisation.
En dépit de leur bureaucratie généralement écrasante, les grandes entreprises apparaissent moins rétives à l’adoption d’approches plus ouvertes en matière d’innovation. De même, étonnement, l’aménagement physique de leurs bureaux reflèterait en moyenne aujourd’hui moins la structuration hiérarchique que ce que laissent entrevoir les PME.
Les PME de 50 à 249 personnes les plus conservatrices…
Seules les très petites entreprises, selon le rapport, affichent une ouverture comparable voire nettement supérieure aux organisations de grande envergure vis à vis du modèle de l’entreprise 2.0 (circuits d’information décentralisés, autonomie des équipes, chaîne de commandement souple, flexibilité, etc.).
Selon l’enquête, si 29% des TPE françaises utilisent les outils et disent s’inscrire quasi sans réserve dans un esprit 2.0, à peine 10% des PME de 50 à 249 employés se reconnaissent dans ce cas de figure. Et même moins de 8%des entreprises dont l’effectif se situe entre 250 et 10.000 salariés.
Pire, près de 60% des PME de 50 à 249 salariés se tiennent à distance des principes de l’entreprise 2.0.
Moins d’un tiers des multinationales de plus de 10.000 salariés sont dans ce cas….
Les approches 2.0 gagnent du terrain partout
Quoi qu’il en soit, si les rythmes d’adoption ne sont pas similaires dans les PME, les startups ou les grandes entreprises, le modèle de l’entreprise 2.0 grignote du terrain dans toutes les formes d’organisation.
Ainsi, 90% des entreprises sondées indiquent quand même qu’elles entendent lancer, à terme, un projet de type 2.0 (implémentation d’outils sociaux en ligne tel un réseau social d’entreprise ou des fichiers collaboratifs, une communication externe interactive, etc.).
Mieux, environ deux tiers des organisations autorisent déjà, désormais, à leurs salariés, l’accès aux réseaux sociaux externes (Facebook, LinkedIn, Twitter, etc.)
Approfondir et amplifier les usages
Ces usages peuvent être considérés comme les prémisses de la transformations des dynamiques internes de l’entreprise vers un schéma plus décentralisé, collaboratif et agile.
Il reste cependant du chemin à parcourir, constate l’étude.
« Le concept du 2.0 est encore mal connu par les entreprises, observe-t-elle. Les entreprises ont des difficultés à savoir si leur(s) projet(s) relève(nt) du 2.0″.
D’après le rapport, les objectifs des démarches 2.0 aujourd’hui en entreprise concernent essentiellement des besoins internes (moyens d’améliorer la communication et l’échange d’informations entre les différents départements de l’entreprise, entre les collaborateurs, ….
Si le e-Learning se répand de plus en plus dans les organisations, ces dernières ignorent encore complètement les promesses du social learning.
Quant à la veille concurrentielle dans une logique de réseau, cela semble Terra Incognita dans une immense majorité d’entreprises. En particulier les PME…