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Par Mallory LALANNE, 29/06/2012
Le secteur du bâtiment tire la sonnette d'alarme et demande le soutien de l'Europe pour renouer avec la croissance. Réunis lors d'un congrès annuel, des artisans français et européens souhaitent une nouvelle réglementation sur les marchés publics et poursuivre l'effort de la rénovation énergétique.
En cette période de crise, les artisans du bâtiment ressentent le besoin d'être soutenus par l'Europe. C'est ce qui ressort du congrès annuel de l'EBC (European Builders Confederation), organisation professionnelle européenne, qui s'est tenu du 27 au 29 juin en présence de membres de la Capeb. "L’Europe doit aider les petites et moyennes entreprises du secteur de la construction à jouer leur rôle de fer de lance de l’économie européenne", a déclaré l'espagnol José Antonio Calvo Delgado, président de l'EBC, qui représente 2 millions d’artisans en Europe.
Réviser la réglementation des marchés publics
Un point de vue partagé par Patrick Liébus, président de la Capeb, qui "compte sur les mesures européennes pour permettre la reprise de l'activité du bâtiment en France". EBC a également demandé à ses membres d’engager une concertation visant à créer, à leur échelon national respectif, des groupements ou des pôles, permettant ainsi de positionner les TPE sur des marchés actuellement non envisageables. Autre priorité affichée lors du congrès : une nouvelle réglementation des marchés publics afin de rendre l’accès à ces marchés plus transparent et équitable vis-à-vis des petites entreprises du bâtiment. En France, si les entreprises du bâtiment représentent 98 % du nombre d’entreprises du secteur, elles n’ont remporté que 30 % des marchés publics en 2011. Le projet de révision de la directive sur les marchés publics, en cours de discussion dans les instances européennes, permettrait de faire évoluer cette situation.
La rénovation énergétique : un levier de croissance incontournable
Les présidents d'EBC et de la Capeb ont également rappelé leur position commune concernant la directive européenne sur l'efficacité énergétique, adoptée mi-juin. Laquelle souhaite atteindre l’objectif de 20 % d’économies d’énergie en 2020. Le marché potentiel impacté par cette directive représenterait, en effet, 50 milliards d’euros. Elle offre également de véritables perspectives de développement d’emplois locaux, non délocalisables et en faveur des petites et moyennes entreprises. À titre d’exemple, la réhabilitation des bâtiments à elle seule permettrait la création de 400 000 nouveaux emplois qualifiés. Un levier indispensable pour relancer l'activité.