200000 Ingénieurs et Managers formés ![]() |
Il y a des mélanges comme cela qui ne se font pas ou qui se font mal: l'eau et le feu, l'huile et le vinaigre, le talent et l'humour... mais les relations entre la gauche française, mettons le Parti Ssocialiste, et le monde de l'entreprise sont encore plus complexes.
La gauche considère le monde de l'entreprise comme un faux nez ou une fausse barbe de la droite et dans les meilleurs jours du centre. L'entreprise doit être mise au pas, doit fonctionner suffisamment pour créer des revenus, qui doivent maintenir, voire développer notre système social et puis basta !
L'élection de François Hollande, les premières semaines du gouvernement Ayrault ne montrent pas beaucoup de différences avec cela. Un regret personnel en plus, c'est que la grande Conférence sociale qui réunissait toutes les parties prenantes, de l'entreprise aux organisations de salariés et des politiques n'a pas pu créer une "paix des braves". Le discours du Premier Ministre le mardi après-midi était tout empreint d'une détermination sans trop de nuances pour le monde économique.
Certes les entreprises ne sont pas parfaites. C'est un monde très divers qui n'est pas constitué que de petits saints, c'est un monde de conflits, de combats, où l'humanisme des dirigeants n'est pas la vertu la plus partagée, mais c'est le monde qui crée l'emploi, qui crée la richesse, celle qui doit être ultérieurement partagée et ce monde là, en ce moment, ne se porte pas bien ; tous les économistes le disent et le prouvent : baisse de la compétitivité des entreprises françaises, baisse des parts de marché, effondrement de la production industrielle et chômage, chômage, chômage.
Pourquoi le Parti socialiste ne regarderait-il pas l'entreprise comme il a regardé en son temps l'armée? Des générations de socialistes ont conspué le fait militaire, le patriotisme sans parler du Ministère de La Défense ! Jusqu'à ce que l'un d'entre eux, Charles Hernu apprenne à ses collègues que l'armée n'était pas faite que de brutes avinées, que la patrie était une belle idée et que ceux qui la défendaient méritaient le respect. Aujourd'hui l'armée rentre dans le champ de Parti socialiste et les deux s'en portent bien.
Pourquoi le Parti socialiste ne trouverait-il pas en son sein un fana de l'entreprise qui rende les choses acceptables voire honorables pour les militants et leurs responsables ?
Je le souhaite de tout cœur. Si j'osais être provocateur, je dirais que si l'entreprise gagne, la gauche gagnera ; si l'entreprise perd, la gauche, qui a suscité tant d'espoir, perdra après une défaite historique et cela engendrera des frustrations bien inquiétantes.