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« REFONDER L’ENTREPRISE » !!!!????

30/8/2012






 

DE(S)LIVRES ET VOUS

Des idées pour agir, des livres pour réfléchir

« REFONDER L’ENTREPRISE  » DE BLANCHE SEGRESTIN ET ARMAND HATCHUELLe 31/05/2012 | Lecture

Refonder l’entreprise, de Blanche Segrestin et Armand Hatchuel

Seuil Collection La république des idées.

Temps de lecture : 4 heures environ

Niveau de difficulté : c’est un ouvrage de chercheurs en sciences sociales. Aride parfois car le propos est dense. Les idées stimulantes et originales soutiennent l’intérêt du lecteur.

Intérêt du livre : entamer une réflexion sur les finalités de l’entreprise.

La phrase clé : « Si on pouvait craindre au début du XIXe siècle, l’extraordinaire pouvoir dont jouissaient les managers, c’est leur faiblesse qu’on doit craindre en ce début de XXIe siècle »

- De quoi ça parle ?

 

Pour les deux auteurs de cet essai, la crise financière survenue en 2008 est aussi une crise de la conception de l’entreprise qui est apparue dans les années 80 aux Etats-Unis, faisant de celle-ci un objet avant tout financier, qui appartient d’abord aux actionnaires. Fatale erreur, disent Armand Hatchuel et Blanche Segrestin, tous deux professeurs à Mines Paris Tech, qui enfoncent le clou : « la sortie de crise passera nécessairement par un effort pour réinventer l’entreprise », ce à quoi est consacré une large partie de ce petit livre rouge sacrément stimulant.
Mais pour réinventer, il faut commencer par revenir à l’histoire de la création de la société de capitaux. La thèse des auteurs est qu’elle est apparue pour pouvoir organiser en son sein l’innovation, cette activité essentielle au capitalisme aux résultats pourtant incertains. « Progressivement, une nouvelle génération d’ingénieurs et de techniciens va devenir nécessaire aux compagnies. Celles-ci prennent conscience que l’invention est une activité qui peut (et qui doit) être à la fois collective et gouvernée. » Rien de mieux que l’entreprise pour cela. Autrement dit, l’entreprise moderne n’a pas été créée pour maximiser le rendement financier des actionnaires, quoiqu’en disent les théories du contrôle pour justfier le pouvoir financier sur l’entreprise.
Le propos n’est pas que théorique car il a des incidences sur la manière dont sont gérés les entreprises. Si elles ne sont là que pour l’intérêt des actionnaires, le dirigeant devient un mandataire à la feuille de route assez pauvre : maximiser les dividendes à court terme. Les deux auteurs ne partagent pas du tout cette approche : le dirigeant dans une économie capitaliste, c’est-à-dire un monde où l’innovation est centrale, est là pour « proposer des stratégies jusque-là inconnues de leurs mandants ». Il est donc urgent de repenser l’entreprise, en redonnant davantage de pouvoir aux managers face aux actionnaires et en créant un type d’entreprises aux finalités renouvelées.

– Et ça vaut le coup de le lire ?
La critique de la financiarisation de l’économie et des entreprises est devenue une sorte de lieu commun du rayon essai. Il faut d’autant plus saluer le travail analytique de qualité qu’ont réalisé les deux auteurs. Loin des jugements à l’emporte-pièce, ils décortiquent les raisons et les effets de ce mouvement qui fait qu’aujourd’hui il paraît évident qu’une entreprise appartient d’abord à ses actionnaires. Ils ne tombent pas pour autant dans une critique radicale de l’entreprise capitaliste, mais montrent les limites de ce réductionnisme financier. Quand un grand groupe utilise son résultat pour racheter des actions plutôt que pour investir, dans un secteur comme la pharmacie, il maximise certes les dividendes immédiats mais obère les possibilités futures de croissance assise sur des investissements réguliers en R et D, seuls gages d’une indispensable innovation.
Blanche Segrestin et Armand Hatchuel ne s’arrêtent pas à ce constat. Ils proposent de nouvelles voies pour revoir le droit des Sociétés, sans ignorer les alternatives existantes à la société anonyme et leurs limites. Ces nouveaux principes doivent tenir compte du caractère intrinsèquement coopératif de l’entreprise. (Au passage, les deux auteurs mettent en évidence un joli paradoxe de l’économie classique : l’entreprise existe car elle crée et produit des ressources qui par définition ne sont pas disponibles sur le marché. Or la théorie classique dans ses multiples versions tend à appliquer à l’entreprise les règles du marché. Une vraie impasse conceptuelle !)

Les deux auteurs proposent des pistes d’action pour faire de l’entreprise un lieu, où toutes les parties prenantes choisissent de confier au dirigeant une partie de leur liberté à condition que ce dernier soit le garant de l’intérêt collectif. Et de proposer la création d’une société à objet social étendu. « L’intérêt d’une telle norme serait d’engager les actionnaires et d’empêcher que la mission de l’entreprise ne soit réduite aux intérêts de la société anonyme ».

Loin d’être utopique, cette vision de l’entreprise est actuellement mise en place… en Californie avec la flexible purpose corporation adoptée par le sénat de cet Etat. Ce que Wall Street a fait à New York, Sacramento pourra-t-il le défaire ?


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