Une enquête de PricewaterhouseCoopers confirme l’importance d’une supply chain bien maîtrisée pour engranger des bénéfices.
Pour ceux qui en doutaient encore, voici une nouvelle preuve du rôle déterminant de la supply chain dans la bonne santé des entreprises. PricewaterhouseCoopers (PwC) a mené une enquête internationale "Global Supply Chain Survey 2013" auprès de 503 dirigeants nord-américains, asiatiques et européens. Elle fait apparaître une homogénéité inattendue du niveau de performances des sociétés entre les pays matures et les pays émergents. "Les entreprises qui ont répondu suivent ce qui se passe à l’international. En Asie, les groupes les plus en pointe recrutent des managers venant d’Europe ou d’Amérique du Nord", précise Joseph Roussel, associé chez PwC, spécialiste de la supply chain.
Mais cette étude montre surtout que les entreprises dont la supply chain est performante enregistrent aussi les meilleurs résultats financiers. Elles sont deux fois plus rentables que celles qui délaissent leur chaîne d’approvisionnement et leur niveau de qualité de livraison (délais, conformité…) est supérieur de 17 points. "Les entreprises qui reconnaissent la supply chain comme un atout stratégique génèrent un Ebit supérieur de 30 % à la moyenne avec quasiment deux fois moins de stock", explique-t-on chez PwC.
GÉRER DAVANTAGE DE CONFIGURATIONS
Les industriels les plus performants sont aussi ceux qui arrivent à gérer davantage de configurations dans leur supply chain. Pour un même produit, ils sont capables d’adapter le planning de production et la cadence des livraisons aux besoins des clients. "Si le client souhaite recevoir un produit moins cher, l’industriel produit avec une campagne mensuelle et livre une fois par mois. Au client de se débrouiller pour supporter du stock. Si le client souhaite obtenir des assortiments différents et être livré en 24 heures, la production sera totalement différente", prévient Joseph Roussel.
Il faut s’adapter aux besoins des clients pour rentrer dans les marchés. "Ces dernières années, on a tellement réduit les coûts de la supply chain qu’on en a oublié les modes différenciés", regrette-t-il. Les entreprises en pointe s’en sont rendu compte : 83 % d’entre elles différencient leurs supply chain en fonction des besoins de leurs clients.
Reste un énorme point noir : le développement durable. Si les deux tiers des dirigeants sondés sont convaincus de son rôle croissant dans la supply chain, les déclarations d’intention ne sont pas toujours suivies d’effets. "Globalement, les entreprises disent que cela va venir", regrette Joseph Roussel. En dehors des obligations réglementaires, ce n’est pas primordial…