"Ce n’est pas la richesse qui fait l’homme, ...

"Ce n’est pas la richesse qui fait l’homme, c’est l’homme qui fait la richesse", proverbe tibétain.

Et si chacun était au commencement de tout ? Chacun est à l’origine de quelque chose. Et les centaines de milliers de quelque chose bien coordonnées peuvent accomplir les œuvres les plus belles comme les plus stupéfiantes. Les cathédrales en sont un exemple. En entreprise, chaque collaborateur détient une parcelle de responsabilité et de résultat. Chacun est coproducteur de richesse. Tout l’enjeu est que chacun soit conscient de sa coresponsabilité et qu’il soit reconnu comme tel.

Pour poursuivre notre propos, il nous faut nous mettre d’accord sur ce qu’est la richesse. Je vous propose celle-ci : "la richesse correspond à la valeur ajoutée produisant un état d’épanouissement et de sérénité, de sécurité et si possible de façon durable." L’amitié est une richesse. Apprendre à lire à un enfant est une action productrice d’une immense richesse.

Maintenant dans la sphère professionnelle, cette richesse peut faire l’objet d’un échange contre de l’argent. C’est la fonction du commerce. Le commerce est coproducteur de richesses. Une séance de coaching peut apporter beaucoup de richesse et sera rémunérée. La commercialisation de livres, de nourriture, de moyens de déplacement sont sources directes et indirectes de richesses.

Mais toutes ces transactions n’ont d’intérêt que dans la mesure où elles participent à l’épanouissement et au développement de l’homme, de l’humanité. C'est-à-dire ? Prêtons attention à Aristote : "L’homme ne devient véritablement homme que dans la mesure où il développe les excellences qui sont en lui : son intelligence, sa créativité, sa spiritualité pour les mettre au service du bien commun…"  fonctions cognitives que ne possèdent pas les autres animaux.

Nous comprenons la profondeur de ce proverbe tibétain : la richesse ne fait pas l’homme, c’est l’homme qui fait la richesse. Il n’est pas de richesse durable d’entreprise sans l’engagement individuel et collectif de chacun. Il n’est de richesse sans la motivation, le besoin, le désir et le plaisir de donner le meilleur de soi-même dans l’exercice de ses responsabilités.

Sous réserve que l’on sache donner à tous l’envie de le faire. Sous réserve que l’on ait été formé et que l’on veut être courageux pour cela, car il faut du courage pour produire de la richesse. Jean Jaures affirme qu'il faut avoir le courage d’apprendre et d’exercer son métier. Et de vouloir le bien faire chaque jour, chaque instant… Sous réserve qu’il soit épanouissant.

C’est l’homme qui fait la richesse… Il n’est de véritable richesse que d’homme nous rappelle Jean Baudin (1529-1596). Toute personne épanouie au contact des autres souhaite partager ce qu’elle sait faire, apporter. Et là, il y a coproduction de richesses. Cela se rencontre chez les commerciaux qui aiment leurs clients, les managers qui estiment leurs collaborateurs, ce qui est certainement votre cas, puisque vous avez lu ce commentaire jusqu’au bout.

Merci aux Tibétains pour ce très beau proverbe.