Mais elle réclame aujourd'hui des définitions plus précises puisque son évaluation est intégrée dans la loi sur la réforme des retraites. En effet, la pénibilité peut permettre à des salariés de partir à la retraite à 60 ans. « Il n'y a pas que l'industrie qui est concernée par cette obligation », note Christophe Houbert, directeur de la formation entreprise au SIADEP. Effectivement, on en parle aussi dans le BTP, le tertiaire, les hôpitaux... « La pénibilité concerne tout le monde », confirme-t-il en évoquant par exemple le cas d'une secrétaire qui effectue un travail répétitif, les gens qui travaillent de nuit, les salariés qui effectuent un travail posté... C'est donc dans le Document unique d'évaluation de chaque entreprise que va être apprécié le niveau de ces risques. « Mais attention, ce n'est pas parce que quelqu'un pense que son métier est pénible qu'il l'est au sens de la loi », précisent Céline De Lil, consultante, et Patrick Piotrowski, du SIADEP. Ils invitent cependant le chef d'entreprise à la vigilance car le fait de ressentir une pénibilité au travail, même elle n'est pas définie par la loi, est quand même un signe. D'où l'intérêt de travailler avec les partenaires sociaux sur cette analyse et la réflexion sur la définition des actions. « Le danger est de faire de la surenchère sur la pénibilité alors que cela ne correspond pas à la réalité. » Le dialogue social leur apparaît nécessaire.
Pour permettre aux entreprises de faire face à la complexité du sujet, le SIADEP a lancé une formation spécifique. Le nouvel outil qu'elle a mis en place va permettre aux entreprises d'assurer un diagnostic, associé à un programme d'actions. « La première étape consiste à établir une cartographie précise des risques de pénibilité au travail », expliquent les formateurs qui évoquent aussi le repérage des postes concernés, l'évaluation du niveau de risque, la définition du degré d'exposition des salariés et de l'identification des moyens de prévention existants à mettre en oeuvre pour améliorer la situation. Enfin, une fiche individuelle pourra être élaborée pour chaque salarié exposé.
Tél : 03 21 79 42 42.