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FOCUS Les conditions de travail se sont dégradées selon le dernier baromètre Malakoff Médéric sur la santé et le bien-être des salariés. En cause : le manque de temps pour accomplir sa mission.
Trop vite, trop de travail et manque de temps. Les salariés français se sentent de plus en plus dépassés par leur travail. C’est du moins ce qu’indique la dernière enquête Malakoff Médéric* sur la santé et le bien-être des salariés.
Plus de 3 salariés sondés sur 10 ont vécu une restructuration ou une réorganisation dans leur entreprise. En 2009, 2 salariés sur dix étaient dans ce cas. « Les salariés ont fait preuve de capacités d’adaptation, en particulier ceux qui travaillent dans les grandes entreprises où ces changements sont beaucoup plus fréquents », note l’étude. Ainsi, 4 salariés sur 10 travaillant dans des entreprises de plus de 500 personnes ont été confrontés à ces changements contre 25 % des salariés exerçant dans des entreprises avec des effectifs compris entre 20 et 49 personnes.
SALARIÉS INQUIETS
Ces changements ne sont pas sans conséquence. Mal accompagnés, ils créent une certaine inquiétude des salariés qui « ont du mal à se projeter dans l’avenir » pointe l’enquête. Ainsi, alors que 45 % des salariés ayant connu au moins de réorganisations en 2012 déclarent être confiant en leur avenir au sein de leur entreprise, ils sont 71 % à affirmer cette confiance parmi ceux n’ayant connu aucune restructuration.
Les salariés ont aussi de plus en plus de mal à gérer leurs priorités. Ils ont le sentiment de perdre en autonomie et en pouvoir de décision. Les petites structures s’en sortent néanmoins mieux. Les rapports sont plus directs et les salariés en leur sein estiment mieux comprendre ce que l’entreprise attend d’eux. Ils ont aussi plus de temps pour réaliser un travail de qualité.
FATIGUÉS NERVEUSEMENT
Autre tendance inquiétante : le travail use de plus en plus les salariés. Il fatigue physiquement 48 % des sondés, soit 6 points de plus par rapport à 2009. La dégradation est particulièrement forte chez les femmes. 44 % d’entre elles parlent de pénibilité physique, soit 5 points de plus qu’en 2011. « La nature de certains emplois occupés par les femmes (horaires décalés plus fréquents, travail répétitif avec des postures contraignantes...) peut expliquer cette dégradation » avance l’enquête.
A ces douleurs physiques, s’ajoute la pénibilité psychologique. 69 % des salariés estiment que leur travail est nerveusement fatigant. Ce mal touche particulièrement les cadres (74 %). Le travail est prenant et cela troublerait même le sommeil de certains. 28 % des sondés disent souffrir de troubles de sommeil et seulement un salarié sur deux estime dormir suffisamment.
Enfin, presqu’un tiers des salariés interviewés avoue avoir des difficultés à concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle. En cause : des horaires de travail peu compatibles avec une vie familiale, une charge de travail lourde et une distance importante entre le travail et le domicile. En effet, un salarié sur 3 passe une heure ou plus dans les transports par jour pour se rendre au travail. « Les salariés sont toujours plus nombreux à rapporter du travail à la maison », s’inquiète l’étude. Ce qui n’aide pas à bien vivre sa vie familiale.
Lucile Chevalier