La réussite réelle d’un manager est dans la non-violence, le respect et l’accueil, dans l’attention à l’autre, le service de l’autre, dans le désintéressement de soi.
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La réussite réelle d’un manager est dans la non-violence, le respect et l’accueil, dans l’attention à l’autre, le service de l’autre, dans le désintéressement de soi.
Alors que tant de sujets d’inquiétude nous envahissent, que la crise économique n’a pas fini de nous affecter, ruinant des entreprises, supprimant des emplois, précarisant de nombreuses personnes, quelle espérance nous habite malgré tout et est capable de nous rassurer, à quelles conditions pouvons-nous envisager un avenir plus sûr et plus juste ?
Il convient, avant même d’esquisser quelques réponses, d’oser nommer les principales difficultés qui nous touchent tous :
La destruction des emplois d’aujourd’hui est autant de menaces pour l’état de l’emploi de demain.
L’argent sacralisé, qui n’est plus au service de l’homme, est devenu son maître tyrannique, imposant sa loi aux plus faibles et favorisant de rares privilégiés.
Les bulles financières ruinent l’économie réelle.
Les rémunérations connaissent des écarts injustes et injustifiés.
De tels déséquilibres ne créent-ils pas un défaut criant d’équité ?
Il y a aussi un défaut d’exemplarité.
Quelques mauvais exemples, dorés sur tranche, ne jettent-ils pas, par amalgame, le discrédit moral sur la plupart des entrepreneurs loyaux et courageux ?
Un malaise social s’est installé.
Quand les uns crient à l’injustice, d’autres tombent dans le sentiment d’impuissance et de défaitisme.
Ils se démobilisent en un repli frileux du chacun pour soi.
Les systèmes économiques triomphants et exclusifs ont fait leur temps : après l’échec de l’économie collectiviste planifiée, est survenu l’échec du libéralisme financier sans règles, échec évident aujourd’hui.
Mais n’aurait-on le choix qu’entre ces deux extrêmes qui ont cruellement démontré leurs limites ?
N’y-a-t-il pas place pour d’autres alternatives, pour une troisième voie régulée, une économie sociale de marché ?
N’est-il pas urgent, comme le formulait Jacques Delors, de « mettre en œuvre une compétition qui stimule, une coopération qui renforce et une solidarité qui unit » ?
Depuis plusieurs décennies, nous avons pris conscience que les questions sociales sont à envisager à l’échelon mondial.
En une phrase fameuse, nous avons été invités au « développement intégral de tout homme et de tout l’homme ».
Ainsi était posé un principe cher au philosophe français Jacques Maritain, le développement humain intégral.
L’homme en premier et non l’argent.
L’homme dans toutes ses dimensions, individuelle et collective, corporelle et spirituelle, économique et sociale.
Humanisme intégral et non finance hégémonique et aveugle.
Primauté de l’homme et de tout l’homme, en insistant sur la dimension universelle, le bien commun à tous.
La solidarité, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun, c'est-à-dire pour le bien de tous et de chacun, parce que tous nous sommes responsables de tous.
L’homme, la personne dans son intégrité, est le premier capital à sauvegarder et à valoriser.
C’est l’homme, l’auteur, le centre et la fin de toute la vie économique et sociale.
Il convient pour cela de prêter attention à cinq tâches majeures : encourager l’économie, l’humaniser, la moraliser, la sociabiliser et, enfin, la relativiser.
ENCOURAGER L’ÉCONOMIE
Il ne faut pas jeter l’opprobre sur la finance, outil nécessaire pour l’activité humaine, mais demander son encadrement et sa moralisation.
Il ne faut pas mépriser l’économie, au contraire, mais en souligner la nécessité mais aussi la complexité, et souhaiter qu’elle produise une croissance pour le bien de tous.
Dans une économie moderne, la valeur de la richesse dépend, dans une importante mesure, de sa capacité de créer du revenu pour le présent et pour l’avenir.
La création de valeurs devient donc une obligation incontournable, dont il faut tenir compte pour lutter de manière efficace et durable contre la pauvreté matérielle.
HUMANISER L’ÉCONOMIE
L’homme est donc au centre de l’économie, et tous les hommes ensemble, solidairement.
Et c’est pourquoi, les coûts humains sont toujours aussi des coûts économiques.
Dans toute activité économique, l’attention aux hommes, et en particulier aux plus faibles, est un impératif moral.
MORALISER L’ÉCONOMIE
Après la folie financière des derniers mois, il faut appeler cette moralisation de ses vœux.
Pour fonctionner correctement, l’économie a besoin de l’éthique.
Hélas, le surdéveloppement matériel s’est trop souvent accompagné, chez nous, d’un sous-développement moral.
Quant au système financier, il est absolument nécessaire de le réglementer afin de protéger les plus faibles, leur apprendre à se défendre des pratiques usuraires et les soutenir par les moyens de l’épargne solidaire.
SOCIABILISER L’ÉCONOMIE
Sociabiliser l’économie : ce néologisme n’a d’autre but que d’inviter à la fois à promouvoir une économie plus sociale et à rendre ses acteurs plus sociables entre eux.
Si l’homme est trop souvent un loup pour l’homme, la crise actuelle nous avertit que nous n’en sortirons que par une attitude de respect.
La mondialisation n’est ni bonne, ni mauvaise.
Elle sera ce que nous en ferons.
Les migrations constituent, aujourd’hui, un phénomène impressionnant par le nombre des personnes et des pays concernés.
Aucun pays ne peut faire face seul à ce problème contemporain.
Les travailleurs migrants ne sont ni une marchandise, ni même une simple force de travail.
Tout migrant est une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toute circonstance.
L’économie doit aussi faciliter les liens intergénérationnels : les deux extrêmes de l’échelle des âges sont les plus fragilisées.
En France, se pose la grave question du soutien aux personnes âgées dépendantes et de leur entourage familial confronté à des charges très lourdes : quelles aides sociales et financières peut-on effectivement apporter ?
Quant aux jeunes générations, déjà insécurisées face à l’emploi, nous ne pouvons leur laisser la gestion de nos dettes et, en héritage, une terre appauvrie et meurtrie.
Nous avons le grave devoir de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu’elles puissent elles aussi l’habiter décemment et continuer à la cultiver.
RELATIVISER L’ÉCONOMIE
Pour indispensable qu’elle soit, l’économie n’est pas tout.
Elle est relative au bien de l’homme, de tout l’homme et de tous les hommes.
Economie et écologie sont liées.
L’homme ne se réduit pas à son travail productif.
Selon l’antique sagesse, il y a un temps pour le labeur et un temps pour le repos, un temps pour la production industrielle et un temps pour la gratuité de l’art, un temps pour l’action et un temps pour la réflexion.
Le développement doit comprendre une croissance humaine et pas seulement matérielle.
Le développement est impossible, s’il n’y a pas des hommes droits, des responsables économiques fortement interpellés dans leur conscience par le souci du bien commun.
Voir également :
... Tout passe si vite et où le moment présent apparaît bien plus déterminant qu’un éventuel projet à long terme ? Que pouvons-nous véritablement espérer sinon notre propre réussite individuelle ou celle de nos…
http://bernard-romain.over-blog.com