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Leur carrière commence ailleurs

16/9/2012

http://lexpansion.lexpress.fr/

 Par Jessica Gourdon - publié le 02/04/2012 à 18:00

A l'étroit sur le marché français, les jeunes diplômés n'hésitent plus à s'expatrier pour trouver leur premier job. Une expérience qui, à défaut d'être lucrative, est appréciée des futurs recruteurs.

23 % des étudiants cherchent désormais "prioritairement" leur premier job à l'étranger, d'après l'institut de sondage Gallileo.
23 % des étudiants cherchent désormais "prioritairement" leur premier job à l'étranger, d'après l'institut de sondage Gallileo.
Flickr/sun dazed/http://www.flickr.com/photos/sundazed/

Christian Nguyen, diplômé 2012 de Sup de Co-Montpellier, a vite fait ses comptes. En quête d'un poste dans le secteur du marketing à Paris, toutes ses candidatures n'ont abouti qu'à un "stage de préembauche" rémunéré 1 400 euros net par mois. "C'est vraiment décevant. Du coup, je cible maintenant des postes en Asie, si possible avec le statut de volontaire international (VI). Là-bas, même avec un salaire inférieur, je vivrai bien mieux qu'à Paris. Et je pourrai commencer à rembourser mon prêt étudiant", glisse-t-il.

Comme Christian, ils sont de plus en plus nombreux à faire leurs valises une fois leur diplôme de grande école obtenu. D'après l'institut de sondage Gallileo, qui a enquêté en janvier et en février 2012 sur les ambitions professionnelles de 1 600 étudiants de 16 des plus grandes écoles françaises, 23 % des étudiants cherchent désormais "prioritairement" leur premier job à l'étranger. Autre symptôme : le nombre de volontaires internationaux a bondi de 57 % entre 2006 et 2011 : 85 000 jeunes ont fait acte de candidature en 2011 sur le site d'Ubifrance, qui gère ces contrats.

"En Europe et aux Etats-Unis, cela s'annonce mal. Je suis parti là où la croissance se trouve."

Arnaud Bonzom, diplômé 2011 de Skema

Au total, la Conférence des grandes écoles a calculé que 13 % des diplômés de la promotion 2010 sont en poste hors de France. Mais ce chiffre varie énormément d'une école à l'autre. Si dans certaines écoles de commerce (Amiens, Saint-Etienne, Pau, EnsiCaen...), 5 ou 6 % d'une promo s'expatrient, dans d'autres, ce taux dépasse 30 %. Et si l'Europe (en particulier l'Allemagne et le Royaume-Uni) attire la majorité de ces étudiants, des pays comme la Chine, Singapour, la Thaïlande, les Emirats, le Brésil et l'Inde séduisent de plus en plus.

A l'Edhec, 32 % d'expatriés dans la promotion 2011

Une certitude : toutes les écoles constatent que ce phénomène d'expatriation s'est accentué ces dernières années. "A l'Edhec, au début des années 2000, 12 % d'une promotion trouvaient leur premier job hors de France. Depuis 2005, ce taux ne fait que monter. On va atteindre un record de 32 % pour la promotion sortie en 2011", constate Manuelle Malot, directrice carrières et prospective de l'Edhec. L'appel du large retentit aux oreilles de ces diplômés, à moins que ce ne soit le rejet du pays : "Ce qui me frappe, poursuit-elle, c'est qu'ils veulent partir avant toute chose, quitte à aller vers des secteurs ou des métiers qu'ils délaissent en France, comme le commercial. D'ailleurs, ils ne se limitent plus à des filiales d'entreprises françaises : ils cherchent partout."

Des cursus qui se sont internationalisés

Pour expliquer cette fuite des cerveaux, les directeurs de grandes écoles invoquent tous l'internationalisation des cursus, qui s'est accélérée au cours des cinq dernières années. Durant la scolarité qui les conduit à bac + 5 (grade master), les étudiants des grandes écoles ne se contentent plus d'un séjour de quatre mois à l'étranger. Ils passent maintenant douze à dix-huit mois hors des frontières, souvent dans deux pays différents. De quoi ouvrir leur appétit international : "C'est mon semestre dans une université de Pékin qui m'a donné envie de travailler là-bas. Je n'ai cherché que des emplois en Chine", raconte Valentin Le Barazer, 25 ans, embauché par Alstom à Shanghai dès sa sortie de l'Estaca, avec un contrat de volontaire international.

Ces séjours hors des frontières leur confèrent "une vraie crédibilité auprès des employeurs locaux, et des compétences linguistiques fortes", note Maher Kassab, fondateur de Gallileo Business Consulting. Surtout, ils leur permettent de constituer un réseau. "La plupart de mes étudiants trouvent leur job à l'étranger via des contacts qu'ils se sont faits lors de stages sur place, ou alors via les anciens", constate Jean Audouard, directeur de l'Ecole supérieure du commerce extérieur (ESCE).

Des responsabilités importantes

Bertrand, 25 ans, est arrivé à Hongkong en juillet 2011, diplômé de l'ESC-Rennes. Il a trouvé un poste dans une PME de 90 personnes créée par des Canadiens. Embauché d'abord comme stagiaire, il gagne aujourd'hui 2 000 euros net par mois. Son business : la revente d'invendus de marques de sport en Asie. "Je gère un portefeuille de clients et un chiffre d'affaires bien plus importants que ce qu'on aurait pu me confier en France." Objectif : rester encore un ou deux ans, puis tenter sa chance aux Etats-Unis, avant de rentrer en France pour ses 30 ans.

De même, à force de voyager pendant leurs études, ces jeunes diplômés étudient le marché de l'emploi à l'échelle mondiale. Si l'emploi des cadres patine en France, ils regardent les opportunités à l'étranger. Ainsi d'Arnaud Bonzom, parti bille en tête à Singapour en décembre 2011, une semaine après son diplôme de Skema : "En Europe et aux Etats-Unis, cela s'annonce mal pour les prochaines années. Je suis parti là où la croissance se trouve." "Il y a un effet crise évident", souligne Jacques-Olivier Pesme, directeur associé à Bordeaux Ecole de management. Bien sûr, ces étudiants auraient pu trouver un job en France, comme Monia Tahlaoui, diplômée 2011 de l'ESCE. A la fin de son contrat d'apprentissage, LVMH lui proposait un poste à 1 700 euros net par mois. "Cela ne me semblait pas assez stimulant. Du coup, j'ai préféré partir. Je me suis dit que c'était maintenant ou jamais", raconte la jeune fille de 25 ans, qui vient de créer son enseigne de salad bar à Playa del Carmen, une station balnéaire au Mexique.


Beaucoup de jeunes constatent qu'à l'étranger ils obtiennent de meilleurs postes. "Ils ont plus d'autonomie, plus de possibilités de progression", constate Jean Audouard. "Dans certains secteurs, comme le luxe, très bouchés en France, les opportunités sont bien meilleures. Il est plus facile de travailler chez Gucci en Chine qu'à Paris." En outre, ces diplômés savent bien que cette ligne offshore sur le CV constitue un accélérateur de carrière lorsqu'ils rentrent en France, généralement au bout de quatre ou cinq ans. Pour les recruteurs, un premier job en Thaïlande ou au Brésil n'est plus synonyme de vacances déguisées.

Des salaires plus bas, mais un niveau de vie plus élevé

Et pourtant, hors de l'Europe et des Etats-Unis, les salaires sont loin d'être mirobolants. "En Asie, cela commence à monter, nuance Jean-François Fiorina, directeur de l'ESC-Grenoble. Sur la côte orientale, ils sont dans la fourchette basse des salaires français. En Inde, ils sont plus bas, mais certains packages peuvent être intéressants." Par ailleurs, les jeunes diplômés expatriés raisonnent moins en termes de salaire que de niveau de vie. Priscille de La Tour, diplômée 2011 du Cesem, gagne 700 euros par mois chez Goodyear à Shanghai, mais son logement lui est fourni, tout comme son vol annuel vers la France. "Cela me permet de très bien vivre, et je mets de l'argent de côté. A Paris, j'aurais peut-être gagné 1 500 euros, mais ma vie serait bien plus difficile."

Les écoles dont les diplômés partent le plus à l'étranger
Écoles (*) % de premier emploi à l'étranger
ECPM (Ecole de chimie, polymères et matériaux, Strasbourg) 50 %
ESCE (Ecole supérieure du commerce extérieur, Paris) 39 %
ENSG (Ecole nationale supérieure de géologie, Nancy) 38 %
ESC-Toulouse 36 %
Edhec (Lille, Nice) 31 %
ESCP-Europe/Esdes-Lyon/Ifma (Institut français de mécanique avancée, Clermont) 30 %
Rouen Business School/ESC-Montpellier 29 %

Source : palmarès de L'Etudiant. (*) Grandes écoles diplômant au moins 80 élèves par an. Chiffres portant sur la promotion 2010.

Toutefois, cette expatriation n'est pas toujours l'eldorado. Pour trouver un job, la plupart de ces jeunes se rendent sur place avec un visa de touriste. "Pour beaucoup, c'est la désillusion. En Chine ou au Brésil, personne ne connaît le nom de leur école", remarque Jacques-Olivier Pesme. Fanny Truquet, 23 ans, est arrivée en octobre à New York avec son sac à dos, quelques jours après son diplôme de Sup de Co-La Rochelle. Elle est tombée de haut. "Aucune entreprise n'acceptait de me sponsoriser pour mon visa de travail, cela leur coûte trop cher", se souvient-elle. Elle a fini par décrocher un job de prospection commerciale, payé à la commission. Au bout d'un mois et demi, elle a renoncé et est rentrée en France.

Enfin, qu'ils soient en Asie ou en Amérique, ces diplômés embauchés en contrats locaux ne cotisent pas pour leur retraite, et doivent souvent financer eux-mêmes leur protection sociale. Rachel Maître, 29 ans, diplômée de Sciences Po, de retour en France après cinq ans dans une ONG au Brésil, se demande aujourd'hui si elle ne doit pas racheter des trimestres. "Pour l'instant, je n'ai pas cotisé. Je ne m'en étais pas du tout préoccupée." Retour brutal à la réalité.


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