Manque de formation, manque d’indicateurs… Pour BearingPoint, qui publie les résultats de son 7ème baromètre de la fonction Achats, il y a encore du chemin à faire avant que les acheteurs ne deviennent de véritables acteurs de l’innovation.
Le problème est récurrent dans les services Achats : il y a trop de décalage entre la stratégie de l’entreprise et les objectifs de performance des acheteurs. D’après l’enquête menée par le cabinet BearingPoint en partenariat avec l’école de management Essec et l’institut de sondage Novamétrie, les dirigeants s’accordent sur la nécessité d’innover (sur les 400 sociétés européennes interrogées 63 % ont poursuivi leur politique d’innovation malgré la crise).
Seulement cette volonté se retrouve peu dans les objectifs des acheteurs. Alors que 57 % des entreprises déclarent évoluer sur des marchés portés par l’innovation, seuls 37 % des directeurs achats comptent l’innovation parmi leurs objectifs prioritaires. En France, 56 % des acheteurs ne sont pas du tout évalués sur leurs performances en matière d’innovation (alors qu’ils ne sont que 28 % en Suède).
DES FREINS À L’INNOVATION
Au-delà des objectifs fixés par leur direction générale, plusieurs facteurs sont perçus par les comme étant des freins à l’innovation : un budget limité (pour 41 % des acheteurs interrogés), le manque de support de la part des autres services de l’entreprise (29 %) ou encore le manque d’expertise en interne (23 %).
Enfin, si les acheteurs français sont moins enclins que leurs voisins européens à se lancer dans des projets d’innovation, c’est aussi en raison d’un déficit de formation. Seuls 18 % des acheteurs français auraient reçu dans leur carrière une formation sur l’innovation. C’est beaucoup moins qu’enAllemagne (45 %) et qu’au Royaume-Uni (33 %).
L’enquête BearingPoint fournit un élément de réponse pour expliquer ce phénomène : les français feraient davantage appel à des acheteurs spécialisés dans un domaine technique particulier (en France 76 % des acheteurs seraient des spécialistes, contre 60 % en moyenne dans les autres pays). Plus techniciens que purs acheteurs, ces spécialistes seraient donc moins bien formés aux techniques d’achats que leurs collègues européens.