Le centre des jeunes dirigeants a son programme de gouvernement. Pour créer des emplois, il a demandé à ses adhérents quelles mesures seraient nécessaires et les a synthétisées en 6 chapitres. Les propositions vont de la réforme de l’orientation à un contrat de génération élargie en passant par la simplification du Code du Travail ou la création d’un crédit d’impôt embauche.
Alors que le ministre du Travail, Michel Sapin prévient avant l’annonce officielle des données pour le mois d’octobre que les "chiffres ne seront pas bons", le Centre des Jeunes Dirigeants publie un court document pour relancer l’emploi. Fidèle à sa méthode pragmatique, l’organisation patronale a directement demandé à ses adhérents ce qui pourrait relancer l’emploi dans leur entreprise. A partir des réponses, 200 chefs d’entreprises répartis dans 6 commissions ont développé des propositions.
Toutes les mesures ne sont pas d’une originalité folle. On retrouve les sempiternels appels à la formation ou à la baisse des charges. Surtout, le document s’attaque à des sujets qui seront difficiles à obtenir par décret et qui demandent une négociation, à commencer par la réforme prônée en matière d’orientation des jeunes depuis longtemps au programme sans grand résultat. Le CJD se dit favorable à un auto-bilan de potentialités "pour éviter l’écueil d’une orientation couperet".
Autre mesure étonnante : le CJD veut obliger à un stage de 3 mois en TPE PME et créer une année en alternance dans ces mêmes entreprises pour les élèves de grandes écoles. L’objectif affiché de cette proposition est de rapprocher les jeunes des PME. Etonnant d’imaginer qu’une obligation rende aimable ! Le passage par un stage ouvrier dans les écoles d’ingénieur n’empêche pas l’hémorragie vers les métiers bancaires et financiers.
Plus original, on trouvera la proposition qui exonère de charges patronales le salaire d’un senior si l’entreprise embauche une "personne non qualifiée pour travailler en binôme". Cette mesure s’apparente une sorte de contrat de génération pour les exclus de l’emploi par manque de compétences.
Le CJD propose aussi des mesures concrètes pour simplifier le mille-feuille administratif et juridique. L’organisation n’hésite cependant pas à proposer de nouvelles exonérations ou de nouveaux crédits d’impôt. Comme le "crédit d’impôt embauche" pour des PME qui feraient appel à des spécialistes du recrutement pour le faciliter et le professionnaliser ou un autre pour les entreprises qui formeraient davantage leurs collaborateurs que ne le prévoient les obligations légales.
Plus ambitieux, le CJD propose aussi que l’on crée un "pack emploi à durée indéterminée", un contrat unique qui se substituerait aux contrats existants. Outil de flexisécurité, ce nouveau contrat prévoirait les modalités de séparation du salarié et de l’entreprise, inclurait une médiation obligatoire en cas de séparation conflictuelle, ou encore, la modulation du salaire et du temps de travail de plus ou moins 20 % pour accompagner les variations de la demande.
L’ensemble des mesures sont consultables en suivant ce lien.