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PARIS (Reuters) - La présidente du Medef Laurence Parisot a estimé dimanche qu'une vague de dépôts de bilan risquait de se produire d'ici la rentrée dans les petites et moyennes entreprises, alors qu'un phénomène semblable touche déjà les grandes entreprises, notamment l'automobile.
"Les trésoreries des entreprises sont toujours mises à mal pendant l'été et les carnets de commandes n'étant pas suffisamment garnis, il y a un très, très grand risque de dépôts de bilan significatifs, pour ne pas dire massifs, dans les PME, voire même dans certaines entreprises de taille intermédiaire", a déclaré la dirigeante de la confédération patronale française sur Europe 1 et I-télé.
A propos de PSA, qui envisage de supprimer jusqu'à 10.000 emplois, la présidente du Medef a par ailleurs paru dans un premier temps approuver une éventuelle action de l'Etat, mais son entourage a ensuite précisé à Reuters que ce n'est pas précisément ce qu'elle avait voulu dire.
"Il faut tout faire pour que nos marques automobiles françaises puissent surmonter ce moment difficile", avait-elle dit sur Europe 1 et I-télé alors qu'on lui demandait si elle approuvait une aide de l'Etat à PSA.
Un membre de son entourage a indiqué qu'elle voulait en fait dire qu'"il est de la responsabilité du gouvernement de définir une politique économique qui limite le risque de faillites".
A l'image de l'administration américaine qui s'est portée au secours de l'automobile américaine en 2008 et 2009, François Hollande devrait faire comprendre aux ouvriers que certaines usines et certains emplois disparaîtront à jamais, a-t-elle également estimé.
"Le président des Etats-Unis avait dit à l'époque, 'il y aura des emplois qu'on ne retrouvera pas, il y aura des usines qu'on ne rouvrira pas'", a-t-elle rappelé. "Je voudrais surtout que tout le monde comprenne que si on veut que ces entreprises soient à nouveau performantes et puissantes et leaders au niveau mondial, dans cinq ou dix ans, il faut accepter des ajustements, il faut accepter des restructurations", a-t-elle ajouté.*
Selon les syndicats, Peugeot pourrait supprimer jusqu'à 10.000 emplois en France et fermer le site d'Aulnay.
SOMMET LUNDI ET MARDI
Un sommet doit réunir lundi et mardi à l'Elysée le pouvoir exécutif, les syndicats de salariés et les représentants du patronat. Parmi les dossiers qui devraient être abordés, le patronat souhaite un assouplissement du marché du travail tandis que les syndicats réclament des aides à l'emploi et au chômage partiel.
Les pronostics pessimistes de la "patronne des patrons" s'ajoutent aux annonces officielles ou quasi-officielles déjà effectuées dans les grandes industries, notamment l'automobile. Selon un calcul du journal Le Monde, 84 entreprises sont concernées avec déjà 60.000 emplois menacés. Les syndicats évoquent des chiffres supérieurs.
Laurence Parisot souhaite par ailleurs défendre au sommet social de la semaine à venir diverses mesures qui, selon elle, soulageraient les sociétés et favoriseraient l'emploi.
Le Medef soutient notamment l'idée d'une réforme transférant des entreprises aux citoyens, par le biais de la TVA, une partie du financement de la protection sociale. Il demande aussi la "flexibilité", c'est-à-dire des mesures comme la possibilité de baisser temporairement les salaires en échange d'un maintien de l'emploi, ou encore une facilitation des suppressions de postes.
Thierry Lévêque, édité par Bertrand Boucey et Henri-Pierre André