LE CERCLE. Les récents rapports de l'Institute for Management and Development et de la société Ernst & Young parus sur l’attractivité mondiale et européenne des pays, dont la France, font état de fait peu glorieux sur notre perte de vitesse aggravée en termes de compétitivité. Alors que nous avons tous les atouts pour reprendre une véritable place dans la mondialisation, quels sont les freins qui persistent?
Le résultat annuel de l'Institute for Management and Development (IMD) au niveau mondial est implacable : la France est classée 29e pays sur 60 en termes d’attractivité. Il est à noter que la France est en train de descendre de quelques échelons en termes d’attractivité mondiale :
- Sur la compétitivité globale de la France, nous sommes passés de la 25e place en 2008 à la 29e place en 2012.
- Sur les performances économiques, de la 13e place (2008) à la 22e place (2012).
- Sur l’efficacité commerciale de la 35e à la 45e place.
Sans vouloir entrer dans un travers très français d’autodénigrement, d’autres contreperformances de la France apparaissent dans le rapport IMD :
- 59e place pour la politique fiscale,.
- 25e place pour législation des affaires.
- Et enfin, 59e place pour les valeurs et attitudes des Français.
Les meilleurs résultats français viennent du niveau des prix (12e place), de l’environnement social, l’efficacité et la productivité (18e place) et des infrastructures (9e place).
De même sur le plan européen, le baromètre attractivité 2011 de la société Ernst & Young fait état d’une dégradation de la compétitivité de la France puisque nous cédons notre deuxième place à l’Allemagne, après l’Angleterre, en termes d’attractivité des pays européens.
Les atouts historiques de la France ne suffiraient donc plus à convaincre à l’étranger, en dépit d’une situation géographique de choix en Europe, siège de nombreuses entreprises leaders dans les secteurs stratégiques, d’un système éducatif de renommée internationale et des infrastructures de grande qualité. Et ce alors même que nous gardons notre 1re place au classement européen des implantations industrielles.
Le principal problème des Français ne serait-il pas culturel, puisqu'il semble que nous aurions du mal à voir la mondialisation comme une opportunité, à la différence de nos voisins ?
Le mythe de l'attractivité de notre pays ne peut plus perdurer face à une telle perte de vitesse dans la mondialisation et il devient urgent de ne plus attendre.
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/international/europe/221150153/france-et-mythe-lattractivite