Visiteurs  depuis Avril 2012                                   PARIS-Tech
                                                                                                                               200000  Ingénieurs  et Managers formés                                                                         

                                   Détroit du Bosphore entre Europe et Asie                                                     JOli156                       
  JOli156    
    
ø?¶Ç 2010 Copyright  W24N1 B4                                                                                               G.TISON INGENIEUR ARTS et METIERS PARISTech 
                                                                                                                               Membre du CLUB STRATEGIE

  REVUE de PRESSE  du site E-TRAV-E  http://www.entreprise-travail-emploi.com
                                                 
                                       
 
Formez-vous avant de vous lancer sur le web !Cliquez 
                                              http://www.processus-web-marketing.com/?a=joli156

 

Louis Gallois : «La France va être perçue différemment»

8/11/2012

FRANCE

Les Echos

  •  
  •  
  •  
 

Le Commissaire général à l'investissement, revient dans un entretien aux Echos, sur son rapport remis hier au gouvernement.


Avez-vous le sentiment qu'une prise de conscience réelle s'est opérée cette semaine sur la gravité de la situation économique ?

AFP
AFP

J'ai été surpris moi-même de l'impact de mon rapport, qui n'était pas dû à sa qualité puisque tous les médias en parlaient avant de connaître son contenu ! Je crois qu'il est arrivé à un moment charnière et qu'il a servi de déclencheur à un vrai débat sur la compétitivité. Tout le monde savait que mon diagnostic serait sombre. Cela a conduit le gouvernement à prendre des décisions très fortes, très vite, et en ce sens, il consolide la prise de conscience. Nous ne sommes qu'au début d'un processus. La reconquête prendra du temps, ne nous faisons pas d'illusion. Sans mobilisation collective, il ne se passera rien.


Jean-Marc Ayrault est allé jusqu'à affirmer qu'il allait « plus loin que Louis Gallois »...

Sur l'allègement de prélèvements des entreprises, il a raison. "Mon" allègement de charges de 20 milliards était brut, mais il aurait sans doute généré davantage de bénéfices, fiscalisés ensuite, et donc l'allégement net aurait été un peu inférieur. Avec le crédit d'impôt, c'est 20 milliards net.


En revanche, l'industrie sera moins ciblée, car il y aura plus d'allégements au niveau du SMIC que dans votre schéma, et ils s'interrompront à 2,5 SMIC...

Je me suis focalisé sur l'effet compétitivité et sur l'industrie, le gouvernement y a ajouté un effet emploi, plus important sur les bas salaires, ce que je peux comprendre. Un autre atout du crédit d'impôt est qu'il permet d'éviter un accroissement de la pression fiscale en 2013, alors que les entreprises intégreront la mesure dès l'an prochain dans leurs comptes.


Tout est réglé alors ?

Non, c'est une étape importante, très significative, qui doit permettre de stopper la glissade, mais cela ne règle pas le problème des cotisations sur le travail, qui vont continuer de financer très largement la protection sociale. Une concertation avec les partenaires sociaux est engagée sur ce thème. A terme, les dépenses relevant de la solidarité (famille, une partie de la maladie) devront être financées par l'impôt.


N'auriez-vous pas préféré une montée en charge plus rapide ?

Sans doute mais la clef, c'est d'assurer de la visibilité aux entreprises ; le Premier ministre a été très clair sur le fait que les engagements du gouvernement ne seraient pas remis en cause pendant le quinquennat. Il faut les mettre en oeuvre au plus vite dans les textes et en faire la pédagogie auprès des Français.


Des parlementaires PS influents estiment déjà qu'il faudra conditionner ces allégements à la non distribution de dividendes, au maintien de la masse salariale...

Laissons le débat parlementaire avoir lieu. Mais attention : les dispositifs de conditionnalité sont difficiles à mettre en oeuvre et peuvent avoir des effets contre-productifs. Il est prévu d'associer davantage les syndicats dans les conseils d'administration, et les chefs d'entreprises devront dire devant le CE comment ils ont utilisé le crédit d'impôt. Il ne leur sera pas facile de dire que l'argent a été affecté à la distribution de dividendes... J'ai par ailleurs proposé que les bénéfices réinvestis donnent droit à un avantage fiscal financé par la taxation accrue des rachats d'actions.


Vous n'avez pas été entendu sur ce point...

A ce stade, cela ne figure pas dans les 35 décisions, mais je ne désespère pas.


Le financement de la mesure, reposant pour moitié sur une baisse des dépenses publiques qui n'est pas détaillée, n'est-il pas très incertain ? La fiscalité verte reste aussi abstraite.

Si l'on s'y met sérieusement, trouver 10 milliards d'économies est parfaitement atteignable. Du côté de la fiscalité écologique, la France est en retard et il y a donc des marges de manoeuvre. Mais il faut prendre garde de choisir les bons outils. Opter pour une taxe carbone reviendrait forcément à pénaliser les entreprises ! A titre personnel, j'estime qu'on ne pourra pas s'exonérer d'un débat sur le prix du diesel.


Le gouvernement a écarté d'emblée les recherches de techniques d'exploitation du gaz de schiste...

Le faible coût de l'énergie est un atout pour l'industrie qu'il faut impérativement préserver. La transition énergétique qui s'engage ne doit pas entraîner de surcoûts pour les entreprises. En proposant de mener les recherches de techniques d'exploitation, j'ai essayé de rouvrir le dossier en passant par la fenêtre ! La France ne doit pas refermer ce dossier sans examen. Aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Allemagne, des programmes de recherche sont engagés. J'ai proposé que la France s'associe à l'Allemagne pour lancer un programme européen.


Les mesures annoncées vont-elles changer l'image de la France ?

La France a toujours attiré les investisseurs étrangers mais le battage médiatique autour de certaines mesures fiscales symboliques n'a pas amélioré notre image. Les mesures de compétitivité sont de nature à changer la donne. La France va être perçue différemment, à condition de ne pas dévier de cette ligne.


Bercy vise 300.000 créations d'emplois. Y croyez-vous ?

Ne disposant pas des modèles de Bercy, je ne peux chiffrer l'impact sur l'emploi même s'il me paraît probable. Pour moi, l'indicateur le plus important à court terme sera l'investissement. Je craignais beaucoup qu'en ne faisant rien, l'investissement des entreprises ne s'effondre l'an prochain, comme on l'a vu en 2009. Le pacte de compétitivité doit lever les interrogations des chefs d'entreprises et créer le choc de confiance nécessaire. Si l'investissement se stabilise au moins en 2013, ce sera un premier élément de succès.


Les négociations sur le marché du travail piétinent. Etes-vous inquiet?

Les partenaires sociaux sont face à un moment historique. Ils doivent prendre leur responsabilité et n'ont pas le droit de rater ce rendez-vous. Les organisations patronales peuvent difficilement ne pas tenir compte du geste fort que vient de leur adresser le gouvernement. Les Français les regardent. Les syndicats des salariés des entreprises concernées devront aussi en tenir compte. Les trois discussions en cours sur le financement de la protection sociale, la plus grande implication des institutions représentatives du personnel et la sécurisation de l'emploi peuvent bâtir le socle social du pacte de compétitivité. La reconquête industrielle en dépend.


Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !



Créer un site
Créer un site