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Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, estime qu'entre laFrance et l'Allemagne "la compréhension n'est peut-être pas suffisante en ce moment", dans une interview à paraître dans le quotidien Süddeutsche Zeitung jeudi, jour où il est attendu à Berlinpour rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel. À la question du journal "l'Allemagne ne comprend-elle pas suffisamment la France ?" Jean-Marc Ayrault répond : "Nous devons encore plus parler ensemble. La compréhension n'est peut-être pas suffisante en ce moment."

Alors que les articles, alimentés par certaines réactions politiques, se sont multipliés ces derniers jours dans la presse allemande pour décrire la France comme le nouvel "homme malade de l'Europe", Jean-Marc Ayrault appelle à un peu plus de réserve. "L'Allemagne a également profité de l'Europe, au demeurant. Son économie a pu connaître la croissance grâce aux exportations dans les autres États de l'Union européenne. (...) Mais la population allemande vieillit plus vite que la population française, et cela conduit à des problèmes pour le système de retraite et de sécurité sociale. La compréhension de ces problèmes spécifiques à un pays, je l'attends aussi pour le mien", déclare le Premier ministre français.
Analyses "trop superficielles"
"Nous avons aussi notre histoire", insiste Jean-Marc Ayrault, citant "le modèle de société et le système social, auxquels nous sommes attachés". Le Premier ministre français estime à cet égard que les réformes entreprises par son gouvernement, notamment celle de la retraite à 60 ans, "sont analysées de manière trop superficielle".
Par ailleurs, interrogé sur les propos de l'ancien chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder qui avait déclaré que les promesses de campagne du président français allaient "se briser sur la réalité économique", Jean-Marc Ayrault souligne que ce commentaire n'a pas "été accueilli avec enthousiasme en France". "La France n'a pas besoin de leçon", ajoute-t-il.
Lors d'une conférence de presse, mercredi, le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a déclaré que Jean-Marc Ayrault était attendu "avec curiosité", car il allait ainsi "pouvoir nous expliquer les mesures envisagées par le gouvernement français pour parvenir à plus de compétitivité".