MANAGEMENT
La lutte entre Copé et Fillon pour la présidence de l'UMP est l'exemple frappant d'exemple à ne pas suivre en matière de leadership. Le point de vue d'Eric Albert, président de l'IFAS.
La confrontation des deux prétendants à la tête de l'UMP est une belle illustration de la façon dont on peut dégrader sa capacité d'autorité. Rappelons que l'autorité consiste à pouvoir s'imposer sans avoir recours à la force. Le terme vient du latin « augere » qui signifie augmenter. En l'occurrence, les deux prétendants ont tenté l'un et l'autre un coup de force en se déclarant gagnant le dimanche soir alors qu'ils n'en avaient pas la légitimité. Ce faisant, ils ont transgressé la « loi » de leur parti. Puis, ils ont, directement ou par la voix de leurs adjoints, cherché à discréditer et humilier le camp adverse. Ils se sont plutôt diminués.
3 principes à respecter
Empruntons, une fois n'est pas coutume, aux études sur l'école, quelques données sur la façon dont les professeurs peuvent imposer leur autorité à une classe. Il semble que l'une des façons les plus sûres consiste à combiner 3 principes : énoncer des règles légitimes pour tous, sanctionner les actes et pas les personnes, ne pas humilier. Trois principes que nos deux politiques semblent avoir ouvertement bafoués. L'autorité managériale peut s'en inspirer mais elle ne peut s'y limiter.
Garant de l'efficacité collective
Notons d'abord que la facilité pour le manager peut être de se contenter du pouvoir qui lui est donné pour dominer. Il peut aussi s'appuyer sur sa compétence technique pour s'imposer ; ce qui en fait un expert plus qu'un manager. L'autorité managériale est unecombinaison de ce que le manager fait et de ce qu'il incarne. Ce qu'il fait lui confère une légitimité préalable à l'autorité. Et notamment sa capacité à se montrer garant de l'efficacité individuelle et collective de son équipe. Reste ce qu'il incarne. Cela passe par son exemplarité et son impact.
L'intérêt collectif
Exemplarité, notamment, celle de montrer qu'il fait toujours passer l'intérêt collectif avant le sien propre. Le dirigeant se diminue en s'intéressant à lui-même. Capacité à impacter ensuite, qui suppose de définir le sens pour l'entreprise et de le porter en se mettant en avant. On le voit, la porte est étroite. A force de se mettre en avant, l'égo de la grenouille gonfle et chacun sait comment elle a terminé. C'est pourquoi, l'autorité est indissociable de fortes valeurs et d'une véritable humilité.